Il est depuis longtemps admis que manger trop tard dans la journée provoque à la fois une accumulation de graisse plus facilement et retarde la perte de poids effective. Cela s’explique généralement par le fait que notre métabolisme est plus lent le soir en raison d’une baisse d’activité. Cet effet est évidemment plus important si on mange juste avant de se coucher.
Analyse approfondie
Les rapports dans la littérature médicale sur ce phénomène ne sont pas clairs, mais de nombreuses études suggèrent qu’en matière de prise de poids, l’apport calorique hebdomadaire est plus important que l’heure des repas. La synthèse des graisses ne se produit pas immédiatement après un repas – elle est retardée et peut donc être inversée en raison d’un apport calorique réduit ou d’un exercice vigoureux, ou les deux.
D’un point de vue biochimique, manger tard le soir a ses avantages et ses inconvénients. Par exemple, la sécrétion d’hormone de croissance est maximale pendant les 90 premières minutes de sommeil. Plus la glycémie est basse, plus la sécrétion d’hormone de croissance est importante. Ceci est important car l’hormone de croissance a un effet anabolisant et mobilise les réserves de graisse. Manger juste avant de se coucher peut donc contrecarrer cet effet bénéfique.
D’autre part, couper l’alimentation plusieurs heures avant le coucher peut augmenter l’effet catabolique du cortisol. Les glandes surrénales sécrètent du cortisol principalement au petit matin. La recherche montre que les protéines et le glucose (fournis avec un repas pris juste avant d’aller au lit) inhibent cette sécrétion accrue de cortisol et peuvent donc réduire son effet catabolique sur les muscles.
Le Journal of Nutrition (119 : 33343, 1989) a rapporté que les personnes qui consommaient la plupart des calories apportées pendant la journée au petit-déjeuner avaient une perte de poids plus importante que celles qui prenaient leur repas principal le soir. Une autre étude (American Journal of Clinical Nutrition, 57 : 476-80, 1993) a étudié que l’effet thermogénique des repas (conversion des calories excédentaires en chaleur) est plus important le matin que le soir ou l’après-midi.
Les études menées
En 1995, une association a été étudiée entre l’alimentation tardive et la perte de graisse. Elles ont été menées sur un groupe de 1 802 femmes, et aucune relation n’a été observée [Journal of the American College of Nutrition, 14 : 385-63). Une étude plus récente de cet aspect est parue dans The International Journal of Obesity (21 : 401–12, 1997). L’étude a porté sur 10 ans d’observation de personnes décrivant leurs cures amincissantes – 2 580 hommes et 4 567 femmes. 46% des sujets ont mangé après 17h, mais aucune corrélation n’a été trouvée entre les repas du soir et les changements de poids. Cela semble confirmer la thèse selon laquelle le facteur le plus important pour la composition corporelle (perte de poids ou prise de poids) n’est pas le moment de manger, mais l’apport calorique hebdomadaire. Cependant, les effets hormonaux des repas du soir, décrits ci-dessus,
La plupart des personnes décrites dans l’étude sur l’obésité étaient des non-athlètes. On sait qu’un entraînement intense altère et augmente la sécrétion de certaines hormones, comme le cortisol et l’hormone de croissance, liées à la composition corporelle. Cela peut à son tour entraîner une sensibilité accrue à ces hormones dans la population d’entraînement, qui peut ensuite être perturbée par des repas tardifs.
Il reste à prouver cette théorie.